Taller & Galería

Pélicans Golcondiens

Pélicans Golcondiens

– Marseille 2017 –

“Fluctuat Nec Mergitur” est l’une des premières sérigraphies créées par l’atelier. C’est le portrait de cinq pélicans sur le toit d’une bicoque, dans le port de pêche Caleta Portales oú ils vivent en communauté, habitués à se nourrir des restes de poisson. Proches de la nature et de la communauté animale, les hommes de pêche affrontent le climat capricieux du Pacifique que avant l’aube pour pouvoir offrir leurs produits dans la journée. Entre clients, pêcheurs et pélicans, il y a une grande collaboration puisque tous s’accompagnent et s’entraident dans la survie.

“Fluctuat nec Mergitur” (touché mais pas coulé) fait référence à l’unité face à la houle, celle qui permet de maintenir le bateau à flots. Comme l’illustre Brassens dans “Les copains d’abord”, c’est la solidarité au sein du monde marin.

Le pélican est devenu comme un emblème de l’atelier. Face au regard que nous portons sur la société, l’activité touristique réduite à la consommation provoque en nous une sorte de conflit intérieur. Nous tentons de le résoudre en agissant en phase avec notre communauté et en exprimant nos valeurs à travers nos projets. Cet animal quasi préhistorique nous accompagne vers la solidarité à toute épreuve, le rejet de l’individualisme et la protection de l’environnement portuaire traditionnel au delà des innovations industrielles.

Le Mur “Pélicans Golcondiens”

Inspiré par l’œuvre “Golconde” de Magritte, le papier peint “Pélicans Golcondiens” communique notre engagement contre la mondialisation des idées. En présentant une trame d’hommes vêtus de costume et chapeau-melon sur la ville européenne, Magritte questionnait la reproduction des comportements humains au sein de l’ère industrielle. La trame de pélicans sur les collines de Valparaiso pose la question de la reproduction des conduites solidaires dans l’environnement portuaire.

Nous empruntons comme support le papier peint, emblême d’une mode décorative lancée pendant la révolution industrielle et généralement utilisé dans une dimension purement esthétique, pour en faire un outil de réflexion à propos de ce phénomène. Ce que communiquait Magritte est toujours d’actualité, pour cela nous nous intéressons aux manière de contrer cette uniformisation et froideur de l’individu. Nous trouvons ici la réponse avec le pélican en tant qu’animal vivant en communauté et sans hiérarchie. Comme dans différents comportements trouvés dans la nature, la reproduction du comportement du pélican au sein de notre société pourrait être un remède à l’individualisme qui nous isole les uns des autres.

En utilisant la technique de la sérigraphie sous sa forme la plus artisanale, nous avons pu créer une oeuvre qui ne soit pas reproductible, au contraire des papiers muraux industriels. Après la production de l’oeuvre, les écrans ont été effacés et les encres réutilisées avec de nouveaux pigments, ce qui ne permet pas la reproduction identique de l’oeuvre. Le résultat d’un travail aux multiples étapes pour arriver à une création finale est un acte d’amour pour les techniques manuelles, les petites productions, et de respect pour le métier d’artiste.

Le papier peint a été réalisé à Marseille à l’occasion de la première exposition TOURiSTE or not TOURiSTE (Casa Consolat), il a été installé de manière plus durable et inauguré le 18 septembre 2017 (fête nationale du Chili) chez nos amis du restaurant chilien El Santo Cachón, 40 rue Ferrari, Marseille.